Entrée de la commune de St-Martin-de-Fraigneau
Photo : © Collection privée de Pascal Pelletier.

 

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La saison chaude, propice à la navigation, transporta plus d'un Pelletier depuis la Perche, la Beauce, l'Aunis, la Franche-Comté, le Poitou, L'Orléanais et la Normandie vers la colonie de la Nouvelle-France. 

Parmi tous ces Pelletier hommes et femmes dont la plupart venaient des régions de l'ouest de la France, il en est un, Pierre, qui quitta le port de la Rochelle vers la fin des années 1650 pour émigrer en Nouvelle-France.

Pierre Pelletier est le fils de Jehan Pelletier et de Andrée Pouvereau. Il est né le 24 août 1634 à Saint-Martin-de-Fraigneau au Poitou.

 

Concession de Terre


La veille de son mariage, soit le 9 décembre 1671, Pierre Pelletier acquit de Denis Joseph Ruette d
'Auteuil la terre où il allait demeurer à Neuville en compagnie de sa nouvelle épouse Françoise Trochet.

Cette concession de terre comportait deux arpents de front sur le fleuve Saint-Laurent par quarante arpents de profondeur bornée d'un côté par la terre concédée à Étienne Magnan et de l'autre côté par celle de Noël Merlin, d'un bout sur le fleuve Saint-Laurent et à l'autre bout jusqu'à la ligne qui déterminera la profondeur des terre de la Seigneurie de Dombourg. 

Cette Seigneurie de Dombourg (aujourd'hui Neuville) appartenait au seigneur Jean Bourdon qui en avait cédé une partie au Sieur d'Auteuil.

Cette concession faite aux charges, clauses et conditions suivantes : à savoir, la dite partie (Pierre Peltier) ou ses héritiers, devront payer au Sieur d'Auteuil ou à ses héritiers, à chaque année, en leur domicile de la seigneurie de Dombourg, vingt Sols de rente pour chaque arpent de front et de deux chapons vifs et six deniers de cens pour toute la superficie de la dite concession. Les dits Cens et Rentes, toutes portant Lots et vente, saisis et amande, suivant la Coutume de Paris, prévôté et vicomté de Paris ; de tenir feu et lieu (bâtir et habiter) sur la dite concession par lui ou par d'autre dans l'an au jour de la date des présentes, (avoir fini de construire sa maison durant l'année courante et l'habiter ou y mettre un engagé) comme aussi d'exécuter de point en point chacune pareilles clauses et conditions et soumissions portées et exprimées aux titres des concessions des habitants et tenanciers de la dite seigneurie de Dombourg, dont il (Peltier) est au courant, en est satisfait, et promet de les exécuter dans tout leur contenu au profit du dit Sieur d'Auteuil ou de ses héritiers, le cas échéant (si d'Auteuil mourait).

Comme le Sieur d'Auteuil avait fait exécuter certains travaux soit le défrichage et autres, Pierre Pelletier s'engagea à payer la somme de 150 livres «tournoi» à celui-ci en deux billets l'un sur un M. de Villeray pour la somme de 40 livres et l'autre de pareille somme sur Nicolas Pelletier desquels il se porte garant, le solde restant soit 70 livres Pierre Pelletier s'engageait à remettre au Sieur d'Auteuil à la Saint-Rémi soit le premier octobre de la même année.

Il est donc intéressant ici de noter que Pierre Pelletier connaissait déjà Nicolas Peltier originaire de Gallardon. Ce contrat de concession de terre fût passé devant le notaire romain Becquet en présence de deux témoins Claude de la Serre et Martin Bouffard. Pierre Pelletier ne sachant ni lire ni écrire dessinait les lettres PIP.

C'est le lot numéro 224 du cadastre et propriété actuel de Jean-Paul Côté.

 

Mariage de Pierre Pelletier

Dès son arrivé en Nouvelle-France, il s'installa sur une concession de terre de deux arpents de front par quarante de profondeur de la Seigneurie de Pointe-aux-trembles (aujourd'hui Neuville) qui appartenait alors à Jean Bourdon.

Le 10 décembre 1671 selon le contrat signé devant le notaire Romain Becquet, il épousa Françoise Trochet dit Richard, originaire de Saint-Agnan commune de Grivesnes, arrondissement de Montdidier, évêché d'Amiens en Picardie (Aujourd'hui la Somme. 80300) Elle était la veuve de François Matoret maître tonnelier du même endroit. C'était une fille du Roy. Elle était née en 1641 et fût inhumée le 15 mai 1706 à Neuville, Nouvelle-France. Ils s'établirent à Saint-François de Sales de Neuville. Ils eurent deux fils : Pierre est né en 1672 et Noël en 1675. 

À noter selon ce contrat de mariage, Pierre se déclare le fils de feu Jehan Pelletier. Son père était donc décédé en 1671.

Parmi les parents et amis à la noce se trouvaient Anne Gasnier la veuve de Jean Bourdon qui s'occupait d'héberger les filles du Roi qui arrivaient de France. Il y avait aussi Marie-Anne de Saussaye et le sieur Michel du Parquet et évidemment les deux témoins attitrés du notaire Becquet, Claude la Serre et Martin Bouffard.

L'épouse Françoise Trochet dit Richard possédait trois cent cinquante livres tournoi soit cinquante qu'elle avait reçue du Roi de France en tant que fille du Roi et trois cent qu'elle avait probablement reçues en héritage après le décès de son premier mari François Matoret en Picardie.

Donc pour l'époque Pierre Pelletier mariait une femme quasiment riche d'où peut-être provient le second nom de celle-ci "dite Richard".

C'est ainsi grâce à cet argent que Pierre obtint sa concession de terre à la Seigneurie de Dombourg (Neuville).

En effet, selon la Coutume de Paris qui était le seul code légal en vigueur dans la colonie, les conjoints vivaient en régime de communauté de biens. Cette communauté, premièrement, les rendaient solidairement passibles des dettes contractées par l'un ou l'autre avant et après la bénédiction nuptiale. En second lieu, elle mettait en commun leurs "biens meubles et conquêts immeubles". Par "biens meubles" il faut entendre des articles tels du mobilier, du linge, des ustensiles, des obligations etc... par "conquêts immeubles", des immeubles acquis à titre onéreux, c'est à dire par achat ou dans l'exercice d'une profession ou d'un métier. Les biens de famille, que la Coutume désignait sous le nom de "propres" comprenaient les immeubles échus au mari ou à la femme par succession en ligne directe ou collatérale ou par donation en ligne directe.

 

Pierre Pelletier et Noël Jérémie

Auparavant nous retrouvons Pierre Pelletier dans le recensement de 1666 à titre de domestique pour le Sieur Noël Jérémie qui avait acquis une petite seigneurie à l'Île Patience de 638 arpents en 1662.

Or qui était ce Noël Jérémie ? Noël Jérémie, dit Lamontagne, trafiquant commis à la traite de Tadoussac, fils de Claude Jérémie et d'Hélène Macart, né à Mareuil-sur-Oge, en Champagne (France), en 1629 (d'après le recensement de 1666), en 1636 (recensement de 1667) ou en 1638 (recensement de 1681), décédé en Nouvelle-France entre 1694 et 1697.

Le 29 janvier 1659, peu après son arrivé en Nouvelle-France, Jérémie épousait. à Québec, Jeanne Pelletier. Or cette dernière était la fille de Nicolas Pelletier.

Déjà Noël Jérémie s'intéressait à la traite des fourrures, voyageant chez les nations du Nord en compagnie de son beau-frère, François Pelletier.

C'est dans le village de Pointe-aux-Trembles (Neuville) que décéda Pierre Pelletier le 30 décembre 1694. Il fût inhumé au cimetière de l'endroit le lendemain. Rien ne subsiste de ce cimetière situé derrière l'église, à l'endroit où se trouve aujourd'hui un terrain de tennis.

Deux enfants sont issus du  mariage entre Pierre Pelletier et Françoise Trochet ; Pierre Pelletier (1673-1740) et Noël Pelletier (1675-1748).

 

Noël Pelletier ( 1675 - 1748 ), second fils

Noël est né le 5 décembre 1675 à Neuville et fût baptisé le 6 décembre à Notre-Dame de Québec.

Ce Capitaine de Milice à la Côte de Neuville épousa en premières noces Marie-Angélique Garnier, fille de François Garnier dit Pellerin et de Jacqueline Freslon le 8 février 1700 en la paroisse de Saint-François-de-Sales de Neuville. Marie Garnier était née en 1679 et elle décéda en 1703 à l'Âge de 24 ans après avoir donné à deux enfants : Noël (1700) et Marie-Madeleine (1702).

Le 13 août 1703, Noël épouse en secondes noces Marie-Madeleine Matte, fille de Nicolas Matte et de Madeleine Auvray en la paroisse de Neuville.

Noël fût inhumé le 23 mai 1748 à Neuville.

 


L'ancêtre Pierre Pelletier

 

Auteur : Jean-Denis Pelletier
Publié intégralement dans La Pelleterie, volume 5, no 1 - été 1991.
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Dernières nouvelles via les recherches d'un descendant :

Suite à la lecture d'une compilation du fichier Origine des baptêmes trouvé en France, je me suis mis à la recherche d'une copie du document qui établissait l'existence d'un frère à l'ancêtre Pierre Pelletier. Existence jusqu’ici oubliée depuis plus de 300 ans.

Après de vains efforts à la Société de généalogie canadienne française (SGCF) pour obtenir les coordonnées du chercheur français qui avait indiqué l’existence du baptême, j’ai décidé de placer une annonce dans le forum de la Vendée de l’Association de Généalogie Française (AGF) en demandant à des collègues généalogistes et chercheurs s’ils pouvaient se rendre aux Archives Départementales (AD) de La Roche-sur-Yon afin de dénicher un acte de baptême fait à la date du 24 juin 1640.

Quelques-uns ont confirmé, via courriels, l’existence de l’acte en question mais aucun n’a été en mesure de faire une photocopie afin d’en fournir la preuve car, semble-t-il, les Archives Départementales n’étaient pas pourvus d’appareils pouvant le permettre.

Dans le cours de l’année 2002, les Archives Départementales ont numérisé sur un support de CD-rom la majorité des registres des communes de Vendée et ainsi, c’est monsieur Georges Paquet et son épouse qui ont fait les photocopies des actes de baptêmes de Louys et Pierre Pelletier.

Dans ce dernier cas, l’acte de naissance de Pierre n’était inconnu à l’Association et c’est Jean-Denis Pelletier qui en avait rapporté une photocopie lors d’un voyage initial en 1982 à la mairie de Saint-Martin-de-Fraigneau.

La copie reçue à la fin 2002 provient des registres conservés à Archives Départementales. En effet il existe deux registres, l’un qui se trouve à la mairie, et l’autre aux Archives Départementales.

« L’an de grâce mil six cent trente quatre le 24e jour d’août à été baptisé Pierre Pelletier fils de Jehan Pelletier et de Andrée Pouvereau Et a été parrain Pierre Guillon et marraine Élizabeth Lalie.

                                               Barranger (paraphe)
_______ Pelletier Mil six cent quz  ________
_______ ______ Pelletier »

 

« Le vingt quatrième jour de juin mil six cent quarante ... battizé Louys Pelletier fils de Jehan Pelletier .... Andrée Poumelle [le parrain a été] Louys Bourit et la marraine Catherine Phellipeau par moi Barrangier curé de Saint Martin de Fraigneau »

©Association des Familles Pelletier Inc.