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Louis Pelletier dit Sansouci, est
né et baptisé en 1714, à Notre-Dame de Poitiers, au Poitou. Il est le fils
de François Pelletier et de Michelle Coulon. Nous ne savons pas encore la
date de son arrivée en Nouvelle-France, mais nous savons qu'il était
soldat de la Compagnie de Saint-Ours et nous prétendons qu'il était
cantonné à Montréal.
Ce que nous savons bien, c'est qu'il s'est marié aux Saints-Anges de
Lachine, le 29 octobre 1742, à Marie-Josephe Cécyre, fille mineure de feu
Joseph Cécyre et de feue Anne Trottier. Marie-Josephe a 20 ans et Louis
28. Le jeune couple passe un contrat de mariage, le 28 octobre 1742,
devant Messire de Vallière, prêtre, ce contrat sera déposé devant le
notaire Claude Poirier, le 25 janvier 1743. Ce contrat ne nous apprend pas
grand-chose, si ce n'est les formules d'usage courant.
La vie de couple de notre ancêtre a été fructueuse, au moins sur un point,
puisqu'en sept ans de mariage, 5 enfants lui sont nés. Louis est décédé à
l'âge de 35 ans, le 10 décembre 1749. Il est inhumé à Montréal, comme
étant soldat et sous le nom «
de Pelletier ».
Notre ancêtre Louis laisse donc, une veuve de 27 ans, avec 4 enfants, en
bas âge, puisque son deuxième enfant, une fille, nommée Marie-Josephe, est
décédée à l'âge de 6 mois le 29 septembre 1745.
Le 21 mai 1751, la jeune veuve, par un jugement de cour obtient la tutelle
de ses enfants conjointement avec son oncle, Joseph Cécyre. La jeune veuve
rencontre un autre soldat, dans la personne de Henry Miclette dit Laplume.
Il est né en 1721, donc, il a sept ans de moins que notre ancêtre Louis,
il est le fils d'Henri Miclette et d'Angélique Senet de Saint-Nicolas de
Brème au Poitou.
Nous découvrons un inventaire, en date du 25 mai 1751, chez le notaire
Gervais Hodiesne. Nous citons
«
Ce 25 mai 1751 avant-midi, à la requête de Marie-Josephe Cécyre, veuve du
défunt Louis Pelletier, vivant cordonnier, demeurant au Faubourg
Saint-Joseph, près de cette ville de Montréal, tant en son nom qu'à cause
de la communauté de biens, qui a été entre lui, son mari et elle, qui
comme tutrice d'Antoine, âgé de sept ans ou environ, de Paul, âgé
d'environ six ans, de Jean-Baptiste, âgé d'environ 3 ans et de Magdeleine,
âgée de 20 mois, enfants mineurs du dit défunt et d'elle: sauf, elle a
accepté, si elle le juge à propos par conseil à renoncer à la communauté
d'entre eux, et le dit défunt, et en la présence du sieur Joseph Cécyre,
charpentier, demeurant au dit Faubourg Saint-Joseph, oncle maternel et
subrogé tuteur des dits mineurs, par l'acte de tutelle, fait par-devant M.
le Lieutenant Général de la juridiction royale de Montréal, reçu par la
Donne de Blanzy Greffier, le 21 mai de la présente année 1751, les dits
mineurs habiles, à se porter héritiers du dit défunt, leur père, à la
conservation des biens et droits des dites parties et dits noms et de tous
les autres, qu'il appartiendra par le notaire Royal de la ville et
juridiction royale de Montréal, soussigné, en présence des témoins cy
après nommés, a été fait, bon et loyal inventaire et description de tous
les biens meubles, habits, linges, hardes, titres, papiers, renseignements
et autres choses demeurées, après le décès du dit Louis Pelletier, et qui
étaient communs, entre lui et la dite veuve, au jour de son décès, le 10
décembre 1749, à l'Hotel-Dieu de cette ville, trouvé en la maison, ou la
dite veuve est demeurant, montrés et enseignés au dit notaire, par la dite
veuve, après serment fait par elle, au dit notaire de montrer et enseigner
tous les dits biens, sans en cacher n'y détourner aucune chose, si
soumettant ou il se trouvant le contraire aux peines introduites, qui lui
ont été exprimées, par le dit notaire, biens, prises et estimés. La ? y
comprise par les Laurent Surprenant dit Sanssoucy et Joseph Lombard, tous
deux demeurant au dit Faubourg Saint-Joseph, arbitres, nommés par les
parties qui les ont prisé et estimé en leur conscience, en égard au temps
présent ainsi, qu'il suit après qu'ils ont porté serment, au dit notaire,
qu'il priseraient et estimeraient toutes choses, en leur conscience, en
présence des Pierre Jussome, tailleur d'habit et Louis Varin tonnelier,
tous deux demeurant au dit Montréal, appelles pour témoins qui ont avec le
dit Lombard et notaire signé ......
»
Suit ensuite toute la liste des items inventoriés. En voici seulement
quelques-uns :
1- Une poêle à frire vieille prisée 30 sols
2- Une petite marmite cassée prisée 20 sols
3- Une petite broche à rôtir de la viande prisée 20 sols
4- Une table de bois de pin repliant prisée 50 sols
5- Un lit composé d'une couchette paillassée, lit de plume enveloppe, une
paire de draps de tour la tout fort vieux prisé ensemble 24 livres.
6- Une table de merisier à pieds tournés garnis de tiroirs avec son tapis
le tout fort vieux prisé ensemble 8 livres.
Ce qui devient très intéressant, dans ce papier, ce sont les titres
déclarés par la veuve;
Devant maître Adhémar, le 6 juin 1728, un contrat de vente fait par Louis
Guillet et sa femme, à François Bardet Lapierre, d'un emplacement de 40
pieds de front sur 80 pieds de profondeur.
Puis devant Maître Raimbault le 26 mai 1736, François Bardet et sa femme,
vendent à Agathe Larchevèque, veuve de Jean-Baptiste Brunet, cy dessus
décrit. Puis, un contrat de vente fait par Agathe Larchevèque, veuve de
Jean-Baptiste Brunet, d'un emplacement de 40 pieds de front sur 80 pieds
de profondeur avec une maison de pièces sur pièces, sur icelui, à Louis
Pelletier, par-devant Mr Donne de Blanzy, le 14 décembre 1745, au bas
duquel le parfait et entier paiement du prix de la vente y porter.
Un peu plus loin, dans le papier d'inventaire en question, la propriété
est ainsi décrite : " Les immeubles de la communauté qui consistent en un
terrain de la contenance de 40 pieds de front par 80 de profondeur, tenant
d'un bout par-devant aux Glassis, d'autrebout par derrière, à Montréal,
d'un côté, à la veuve Larivière et d'autre côté, à Chevautier, sur lequel
emplacement est d'une maison, de 18 pieds en quarre, de pièces sur pièces,
planchers haut et bas, la couverture de planches fort mauvaise, deux
petites croisées garnies de châssis, et un seul contrevant, à un des
pignons de laquelle est une cheminée de pierre et massonne, et derrière de
la dite maison, est une petite étable de pièces sur pièces de 18 pieds, au
bout d'icelle maison en petit bâtiment de pièces sur pièces, non plancheye
n'y pierrottée, et seulement couvert de ses planches, et derrière de la
dite maison, est un petit jardin entouré de vieux pieux de cèdre.
La veuve a aussi fait mention, d'un contrat de vente par Claude Cecyre.
Louis Pelletier, de ses droits successifs de 1 héritage de ses défunts
père et mère, passé par-devant Maître Donne de Blanzy et son collègue
notaire royal à Montréal en date du 18 novembre 1745.
Il est aussi fait mention
d'une quatrième partie de la terre des défunts père et mère de la dite
veuve, et dans les bâtiments qui sont par icelle, tenant située à Lachine,
suivant le contrat d'acquisition faite par la dit défunt Pelletier, cy
dessus inventorié.
Henry et la jeune veuve se marient, le 6 septembre 1751, à Montréal. Leur
contrat de mariage est passé devant le notaire Gervais Hodiesne, le 29
août 1751, avant-midi. Nous y apprenons que le père du futur époux est
décédé, qu'il était marchand de vin, que le futur époux est soldat de la
Compagnie du Fort de Cabana à Montréal. Nous y apprenons aussi que la
future épouse demeure au Faubourg de Saint-Joseph, près de cette dite
ville. Dans ce contrat, Henry Miclette s'engage expressément, et je cite
«
Les enfants de ladite future épouse et dudit défunt Louis Pelletier, son
mari, seront alors pourvus, entretenus et instruits en la religion
catholique, apostolique et romaine, par les soins dudit futur époux, aux
dépens de ladite communauté stipulée entre lesdits conjoints, jusqu'à
l'âge de dix-huit ans ».
Ce monsieur Henry Miclette est important pour nous, Pelletier, descendant
de Louis, parce que c'est lui qui est responsable de nos origines
attachées à Chambly.
Nous constatons, dans une autre tutelle, en date du 4 octobre 1755, que la
cour permet la vente de la maison située au Faubourg Saint-Joseph, pour
payer une terre acquise en la Seigneurie de Chambly, et sur laquelle, les
mineurs de la veuve auront privilège et hypothèque spéciale. (Le couple
Miclette-Cécyre est déjà rendu à Chambly, car il a fait baptiser une fille
du nom de Marie-Josephe, le 6 avril 1755, à Saint-Joseph de Chambly.)
La famille est rendue à Chambly, sur une ferme, elle s'agrandit de deux
autres enfants : Joseph-Amable, baptisé le 15 août 1756 et Charlotte,
baptisée le 25 novembre 1757.
Pendant ce temps, les
enfants Pelletier Antoine, Paul-Louis, Jean-Baptiste et Marie-Madeleine
grandissent. Antoine, le plus vieux, épouse à l'âge de 19 ans, donc
mineur, Marie-Josephte Poulin qui n'a que 14 ans, elle est la fille
mineure de Barthalémy Poulin et de Marie-Josephte Monette. Le mariage a
lieu à Saint-Antoine de Richelieu le 19 novembre 1764.
Paul-Louis, baptisé le 13 juillet 1746, à Notre-Dame de Montréal, épouse
Hypolyte (Pauline) Poirier à Saint-Joseph de Chambly, le 20 août 1770.
Marie-Madeleine, baptisée le 26 août 1749, à Notre-Dame de Montréal,
épouse François Denis dit Laporte, le 30 juin 1766, à Saint-Joseph de
Chambly, elle a 17 ans.
Nous ne trouvons aucune trace de Jean-Baptiste outre son baptême le 18
février 1748 à Notre-Dame de Montréal.
Germain F. Pelletier
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